Première partie
Arrivés à Phnom Penh, nous visons de suite le quartier routard pour y trouver domicile. A peine le temps de marcher jusqu'à la 172ème rue et un violent orage nous oblige à nous abriter dans le premier restaurant venu. Une fois passé, nous trouvons une guesthouse qui nous paraît correcte un peu à l'écart de l'agitation : un petit patio fleuri à l'extérieur ainsi que des fauteuils pour se poser. Ça nous va très bien !
Ce quartier est parfait pour ce que nous désirons faire, à savoir en priorité nos visas pour le Vietnam. Ici, agréable surprise, les prix ne sont pas si excessifs. Nous dégotons notre visa de 3 mois pour 57$, soit deux fois moins cher que prévu ! De plus, le tout est prêt en 24h : impeccable !
Phnom Penh est la capitale du Cambodge. Qui dit grosse ville dit beaucoup de circulation et d'embouteillages. Des centaines de tuk-tuk nous interpellent à chaque pied posé en dehors de l'hôtel, à chaque coin de rue, et à n'importe quelle heure. La première journée ça passe encore, il suffit de refuser poliment malgré l'insistance... Mais cela devient vite infernal et usant !
Pour une journée, nous sollicitons tout de même un chauffeur de tuk-tuk (pas dur à trouver...) pour quelques heures. Nous souhaitons en apprendre davantage sur la sombre et récente période qui vu les Khmers rouges au pouvoir du Cambodge. Une journée pas très gaie mais nécessaire pour essayer de comprendre l'histoire et le traumatisme subi par le peuple cambodgien. Cette histoire, celle de Pol Pot et ses hommes, vous pouvez la trouver un peu partout dans les livres ou sur internet.
Nous commençons à une vingtaine de kilomètres au sud de notre position par le camp d'extermination de Choeung Ek. C'est ici que les prisonniers de Tuol Sleng (nous y reviendrons plus tard) étaient amenés pour être liquidés. 129 fosses communes, seulement 90 charniers mis à jour (il n'y a plus de place pour stocker les ossements dans le mausolée) pour près de 20 000 victimes. Au sol, des tas de guenilles et des os sont visibles. De temps en temps, des dents remontent à la surface. Pour éviter de gaspiller des munitions, les bourreaux achevaient les hommes, femmes et enfants à coup de crosse, hache, bambou où tout simplement en fracassant les cranes contre un arbre. Sans commentaire.
Nous continuons par la prison de Tuol Sleng, en plein centre ville, où se trouve maintenant le musée du crime génocidaire. Cet ancien lycée fut la plus terrifiante des prisons politiques du Cambodge de 1975 à 1978. Tous les opposants au régime ainsi que leurs familles y furent enfermés et interrogés (sous entendus torturés), pour n'importe quel motif, valable ou non, sans distinction d'âge ou de sexe. Un génocide d'intellectuels, de professeurs, d'ingénieurs, de fonctionnaires, d'ouvriers et de cadres. Le simple fait de porter des lunettes était suffisant pour être considéré comme un ennemi. Les gardiens et tortionnaires, très jeunes, avaient moins de 15 ans. Ils photographiaient systématiquement les prisonniers à leur arrivée et à leur mort. Ces photographies, poignantes, aux visages figés, sont visibles sur des pans entiers de murs. Dans les différents bâtiments se succèdent de minuscules cellules individuelles qui n'ont pas bougé depuis la libération du camp. Du sang séché est visible ici et là. Glaçant.
Dans cette prison, baptisée S-21 par le régime, seulement sept prisonniers furent retrouvés vivants. Et des prisons comme celle-ci, on ne les compte plus dans le pays.
En tout, près de 2 millions de cambodgiens trouvèrent la mort à cause des déportations (évacuation des citadins vers les campagnes afin de travailler dans les champs), famines, de la maladie, dans les camps de travaux forcés, des centres de « rééducation », ou dans ce type d'endroit. C'était 20% de la population de l'époque...
Ces visites ne sont pas sans rappeler certains camps nazis.
Deuxième partie
Deux jours de glandouille plus tard, Hadrien débarque frais comme un gardon le matin du 13 Juin !
Premiers pas pour lui, acclimatation, ballade en ville et sur les bords du Mékong et nous prenons dans la foulée nos billets de bus pour Siem Rep. Départ le lendemain en début d'aprèm. Le matin, nous partons de bonne heure visiter le palais royal qui n'est pas très loin de la où nous logeons. Il n'est pas sans rappeler celui de Bangkok, surtout au niveau des toitures, mais n'a pas la grandeur de son voisin thaïlandais. Nous apprécierons tout de même cette visite !
La suite au prochain épisode, qui s'annonce extra, avec un article dans quelques jours : les temples d'Angkor !!